SPIRITUS-BLOG

Comme un livre ouvert...

On dit ça de moi quelque fois, que je suis "comme un livre ouvert". Transparente, vraie, authentique.
J'ai envie de vous partager des moments du quotidien, des instants précieux offerts à travers des expériences vécues, des réflexions pour se questionner, des histoires à faire cheminer, des perles de sagesse, des graines de semence pour le coeur...

Venez lire, commenter, vous exprimer à votre tour sur mes divers sujets...

Comme une nouveau chapitre qui s'écrit, ferez-vous partie de mon histoire?

Lors de mon exposition au Salon de l’Éveil le 15-16 février dernier, je donnais une chance à chaque personne qui faisait faire une analyse de signature sur place (au montant forfaitaire de 20$ au lieu de 60$) en faisant un tirage au sort. Le prix étant un soin énergétique TZIFA (d’une valeur de 100$). Voici le nom de la personne gagnante…                                  Le Salon de l’Éveil est un endroit de rencontre, de découverte, d’ouverture, d’éveil de la conscience, le tout dans un climat humain et chaleureux, tant au niveau des exposants que des visiteurs, qui ont été en grand nombre. Merci à vous tous qui êtes venus nous rencontrer et aux autres, je vous invite à la prochaine édition l’an prochain dont je ferai sûrement partie…

 

Carole Bolduc (St-Hypolite)

À la recherche des pensionnats autochtones du Québec...

06 août 21


Pensionnat autochtone
St-Marc-de Figuery (Amos)

Endroit commémoratif, les souliers d'enfants représentants les enfants disparus
La plaque commémorative soulignant le talent de plusieurs jeunes au sein d'équipes de hockey du pensionnat
Monument funéraire, en mémoire des enfants autochtones disparus
Terrain vague à l'endroit de l'édifice démoli
Sur le devanture de l'ancienne bâtisse, on peut y voir un genre de tunnel muni de grillage...
Sur le terrain du pensionnat démoli, la nature a repris ses droits, une paix y règne...

St-Marc-de Figuery, Amos, Qc.

Les récentes découvertes sur le terrain de pensionnats autochtones dans l’Ouest canadien m’ont profondément choqué et bouleversé. Bien que j’aurais voulu me rendre sur place, non seulement pour faire du passage d’âmes mais un peu comme pour réparer quelque chose en moi, réparer ce petit lien invisible qui me relie à eux en tant qu’être humain. Malheureusement, le déplacement n’était pas vraiment envisageable, trop long vu le temps qu’on avait devant nous pour les vacances. Je me disais qu’il devait bien y avoir ici aussi, au Québec, des pensionnats autochtones; j’ai voulu répondre à cet appel intérieur de partir, de me relier à eux, de me rendre sur place pour faire passer des âmes… 

Nous décidons de faire un circuit, faisant une grande boucle, englobant quelques pensionnats autochtones du Québec, à l’exception de ceux plus au nord, dans le coin de la Baie James: sur l’île de Fort Georges, Foyer fédéral de Poste-de-la-Baleine, Foyer fédéral de Georges River, Foyer fédéral de Payne Bay, Foyer fédéral de Port Harrison.

Un à un, notre but sera de débarquer sur les sites suivants, en souhaitant que ce simple geste puisse avoir valeur d’impact pour l’âme de chacun d’eux. Sur notre itinéraire nous nous recueillerons sur les lieux de ces anciens pensionnats autochtones.

  – St-Marc-de-Figuery, (Amos)                                                                                -La Tuque                                                                                                                  -Sept-Iles                                                                                                                    -Pointe-Bleue (Lac St-Jean)                                                                                    -Foyer fédéral Mistassini

Le hasard de la vie étant ce qu’il est, nous a fourni l’occasion de faire un demi-tour imprévu, nous faisant revenir sur nos pas. Distraits, nous avons bifurqué sans trop nous en rendre compte sur la route menant vers le nord, direction: Lebel-sur-Quévillon. Je regrettais ma distraction mais comme il fallait être stratégiques dans nos heures de route en vue de nos heures de couchers, nous avons convenu qu’il valait probablement mieux miser sur les pensionnats du nord plutôt que de retourner sur nos pas et faire celui qu’on avait oublié de faire au travers des quelques haltes que nous voulions faire. La vie, ou les âmes de ces enfants, ont fait en sorte de nous fournir un prétexte suffisamment important pour nous faire rebrousser chemin.

Le long de la route qui menait à Lebel-sur-Quévillon, faisait presque deux heures de routes à rouler sur l’unique chemin de gravelle. Arrivés près de notre but, notre élan fut ralenti par un pont rétréci; les dimensions de notre motorisé ne nous permettant pas d’aller plus loin, le tout se jouant de quelques pouces à peine. Quelle déception! Nous devions faire demi-tour dans les constantes vibrations et soubresauts de ce chemin de gravier. Cet incident apporta avec elle son lot d’imprévus; une odeur suspecte se fit sentir: une fuite de propane annonçait quelques complications… En allumant le poêle, une petite flamme sortait de sa cavité, il nous fallait trouver un réparateur le plus vite possible. Nous avons donc dû chercher un endroit qui serait ouvert et disponible en cette période de vacance, qui pourrait nous aider à résoudre notre problématique.

En arrêtant pour manger, sur le point de reprendre la route, nous cherchions activement un endroit qui pourrait nous venir en aide. Tandis que mon conjoint faisait des appels téléphoniques, épluchant les commerçants attitrés à ce genre de réparation, je crois du regard un homme âgé qui passe à côté de moi sur le trottoir. Le pas lent, son regard a croisé le mien, nous avions rendez-vous avec la vie… 

Tout bonnement, je lui avait souri, il m’avait souri aussi; spontanément, je ressenti l’envie de lui dire, à travers ma vitre baissée: « Vous avez un beau sourire monsieur! » Il me remercia, tout sourire. Ce sourire ouvrit la porte à une conversation des plus agréables; discutant un peu de la raison de notre arrêt sur place. Il s’ouvrit davantage, nous partageant quelques souvenirs du temps ou il avait une roulotte, en vacances avec sa femme et ses enfants et tous ses souvenirs qui nourrissent encore ses pensées d’aujourd’hui. 

Le vieil homme me fait tellement penser à mon grand-père paternel! Mon pépère… L’allure, l’accent, le sourire, la gestuelle, cela me frappe. La même modestie, la même douceur dans le sourire et le coeur grand de bienveillance. Plus je discute avec lui, plus j’ai l’étrange sensation de discuter avec mon grand-père. Tout bonnement, il me donne son âge, le même qu’avait celui de mon grand-père lors de son décès, quatre-vingt-six. Je ne peux décrire ici ce que j’ai ressenti de cette rencontre improvisée par le destin; à cet instant, je suis particulièrement remplie de gratitude. Je réalise quelques minutes après, que nous sommes exactement le jour-même de sa date d’anniversaire, le 6 août! 

Le vieil homme se confond en remerciements et en gratitude de nous avoir rencontré puis relance la discussion encore un peu… Comme il est difficile de ne pas céder à ces célestes retrouvailles! Si vous avez déjà vécu ce genre de retrouvailles, vous savez de quoi je parle… Sinon, je vous souhaite d’en vivre une au moins dans votre vie. 

Y a de ces rencontres comme celles-là dans la vie , qui vous marquent, que vous ne pouvez oublier. Qui vous nourrissent l’âme et vous remplissent d’amour et qui vous font tellement de bien. C’était l’une de celles-là… Totalement improvisée mais guidée de main de maître par l’intuition, orchestrés par l’univers, nous étions de parfaits inconnus manoeuvrés de ficelles invisibles dans une pièce de théâtre à peine improvisée. 

À partir de ce moment, j’avais l’intime conviction qu’il y avait une raison sous-jacente à notre pépin; je sentais l’univers se connecter sous mes pieds, je me devais de l’écouter avec encore plus de vigilance et c’est ce que j’allais faire. En moins de temps qu’il n’en faut je trouvai enfin quelqu’un de disponible dans la fin de l’après-midi pour réparer notre trouble. Il nous fallait partir rapidement; selon le GPS, il ne restait que trente minutes tout au plus devant nous pour aller faire passer des âmes sur le site de St-Marc-de-Figuery. Je trouvais l’occasion très bâclée, mal à l’aise d’avoir si peu de temps à consacrer à quelque chose d’aussi profond; je savais cependant qu’il fallait faire confiance. Plus la vie me parle, plus je l’écoute par mon intuition, plus j’entends ses murmures.

Comme par magie, l’endroit était facile d’accès, sur notre chemin, aucun détour, cela nous donnait un peu plus de temps pour l’arrêt.

 Sur place, un monument funéraire, deux autels de fortune couverts de souliers d’enfants, maigre symbole des traces qu’ont laissé  le passage dans la vie de ces trop jeunes enfants disparus.  Nous avons une vingtaine de minutes devant nous, le temps de prendre quelques photos, de marcher un peu sur le site pour s’en imprégner un peu; avec le trajet à faire devant nous, je savais que je pourrais faire ce rituel à distance.

 L’endroit est sauvage, beau, paisible. Les vestiges bétonnés d’un escalier montre les vestiges d’une bâtisse fantôme. On y voit des zones avec du gravier; la nature ayant repris ses droits, le terrain est particulièrement fleuri, rempli de fleurs sauvages et de framboisiers chargés et bien garnis, j’en suis surprise. Le mot qui me vient en tête: ABONDANCE. Ce lieu est rempli de fleurs, de beauté, de fruits, de façon naturelle, sans la main de l’homme pour y parvenir…

Sur le chemin du retour, je m’intériorise, je me recueille et rapidement, je capte des messages. On me parle de 192 décès, j’hésite avant d’écrire ce chiffre, et si je me trompais… On me dit que certains ne se connaissaient même pas entre enfants, ils ne se sont parlé que du regard; tandis que les uns entraient, les autres sortaient… morts. Je vois aussi des mamans grosses, en surpoids. Pas très vieilles non plus. Ce sont des femmes qui ont perdu leur(s) enfant(s). Les enfants veulent les embrasser et les saluer, leur dire « merci » et « désolé » pour la peine causée. Je ressens de la culpabilité de leur part face à la douleur de la perte de leurs parents.

Ils ne se connaissent pas mais se tiennent tous par les mains en formant un grand cercle. Ils refont ensemble « l’Unité du Monde » avant de se rebâtir (intérieurement). Ils chantent quelque chose de particulier, comme un chant improvisé, triste et solennel. Ensuite, je les vois se déplacer et s’alterner: un garçon, une fille, un garçon, une fille… comme pour me démontrer qu’il y avait presqu’autant de garçons que de filles.

Soudain, je ressens sur ma peau comme un courant d’air rapide et sec et toutes mes images reçues intuitivement partent, comme soufflées par le vent. Cette expérience est spéciale pour moi car je m’attendais à faire un passage d’âmes peut-être plus conventionnel ou du moins à l’image et à la hauteur de ce je voulais faire pour eux. Mais comme je me laisse guider par mon intuition, je reste convaincue que tout avait sa place et sa raison d’être, que tout était parfait puisque c’est ainsi que je le ressens au fond de moi.

 

 

 

 

 

Ce pensionnat, maintenant devenu une école secondaire conventionnelle n’attire pas les regards, ni ne pique la curiosité en ce qui concerne les abus, commis jadis derrière ses murs. Je ne peux m’empêcher de me demander si l’audace aurait pu être poussée à l’odieux en posant de l’asphalte sur le site pour maquiller et camoufler le scandale encore à découvrir. Mais je sais, j’extrapole, j’exagère sûrement aussi; aucunes preuves n’est faites; pas encore…

Nous marchons un peu autour de la bâtisse; c’est plutôt l’arrière qui m’attire. Derrière une grande zone asphaltée, un terrain gazonné, quelques estrades. Quelques bancs de parc, deux hommes et une cigarette. Derrière eux, le prolongement du terrain, orné de magnifiques arbres. Ce terrain parle… Au fond de celui-ci, un terrain vague, rempli de mauvaises herbes, des blocs de béton en guise de barrières ou passe un sentier pour rebelles. Une vingtaine de mètres nous mènent à un parc de jeux pour enfants.  Dans ce terrain vague, une sensation étrange mais c’est surtout le terrain précédant qui m’attire. Comme un cimetière sans pierres tombales, serein, calme; je m’y sens bien mais perplexe. Je tourne un peu en rond, je commence à m’intérioriser; je trouve une jolie plume grise. Je la prends dans ma main avec le sentiment que l’on m’envoie un signe. Je me referme les yeux, le temps de faire encore quelques pas; je trouve une autre plume très semblable à la première. Encore une fois, j’ai l’impression que symboliquement la première plume représente  les garçons et la deuxième représente les filles.

Je « ressens » différents chiffres, dont je ne retiens que celui-ci: 374. Est-ce le nombre de décès? Pour l’instant je n’ai que ce chiffre, remplie de doutes, d’appréhensions. J’espère me tromper, d’avoir tout faux, que ce ne soit le fruit de mon imagination.

Nous revenons sur le terrain derrière la bâtisse; je ferme les yeux en me préparant intérieurement, les mains ouvertes, les plumes dans ma paume.  À peine ai-je le temps de me préparer à faire mon rituel, que les plumes disparaissent de mes mains, c’est mon conjoint qui m’avise de cette coincidence car il n’y a pas de vent, c’est le calme plat. Je ressens aussi que ce terrain cache peut-être en son sein la réponse à tant de questions funestes. Je fais une procédure de passage d’âmes en prenant soin de mentionner, de mon âme à la leur, que la différence de nos croyances ne soit pas une embûche. Comme je ne connais pas les croyances autochtones au sujet de la vie après la mort, je ne cherche surtout pas à faire de l’ingérence spirituelle mais seulement à poser un geste concret d’amour et d’empathie, d’un coeur de mère à un autre, avec douceur, respect et bienveillance.

J’ouvre les yeux, mon rituel terminé, je balaie l’endroit à nouveau du regard, sur un fil électrique, presque devant moi, une paire de chaussures aux lacets attachés  y a été suspendue. L’avenir viendra confirmer le tout, un avenir que j’espère rapproché. Il est plus que temps de guérir nos blessures profondes mais celles aussi de nos lignées intergénérationnelles qui alourdissent si souvent notre destin…



09 août 21


Pensionnat autochtone

de Pointe-Bleue,

Metabetchuan


Pensionnat de Pointe-Bleue, aujourd'hui
Vu derrière le pensionnat, terrain de jeu
Voie ferrée en face du pensionnat; possible que les enfants arrivaient par le train?
Plumes trouvées lors de mon recueillement
Au bout de ce terrain, de cet endroit paisible, un endroit aux vibrations lourdes...
Endroit paisible derrière le pensionnat et derrière le terrain de jeu



12 août 21

Pensionnat autochtone

Sept-Îles

Site de la découverte des coquillages
Coquillages trouvés
Église de Mani Utenam
Clôture sur le terrain de l'ancien pensionnat, remplie de chaussures d'enfants
"Qu'Appelle Indian residentiel School" Saskatchewan

J’inscris les coordonnées du pensionnat de Sept-Iles sur mon GPS; il m’indique sur la « rue de l’Église ». Comme le bâtiment ne semble plus exister depuis plusieurs années, j’inscris alors le code postal, question de me rendre au bon endroit. 

Il ne suffit que de quelques minutes de route sur la 138 pour nous faire bifurquer soudainement sur un sentier de terre; il est évident que ce chemin ne mène pas ou nous cherchons, ce qui semble assez bizarre. Le temps de faire quand même quelques mètres dans le sentier, un peu d’espace pour nous aider à faire demi-tour avec notre motorisé étant nécessaire. Je propose à mon conjoint de descendre quand même sur les lieux, question de se dégourdir les jambes, entre autre intriguée par quelque chose qui attire mon attention. Un amas de coquillages, presque tous identiques, mis au même endroit, au travers un amas de branches et d’arbustes défrichés, secs et morts. Comme si on avait défriché le sentier et qu’avant de quitter les lieux, on avait déposé une quantité impressionnante de coquillages blancs.

À peine descendue, je repère des bleuets sauvages; devant tant d’abondance nous décidons de saisir l’occasion pour en ramasser un peu en guise de collation. Tandis que nous mangeons notre collation, je réfléchis à ma découverte de coquillages. Mon intuition me dit que symboliquement, ces coquillages sont là pour me « parler ». Je ne sais pourquoi, ni ce qu’ils ont à me dire mais vu la quantité, intuitivement je ressens qu’il doit y avoir autant de coquillages que d’enfants disparus. Je suis émue.

Rapidement, à l’oeil, j’en compte alors environ 240. Je n’ai pas voulu les prendre ni les déplacer pour les compter, préférant les prendre en photos; vous pourrez en juger par vous-mêmes. Je ne saurais dire pourquoi mais, je ressens que je dois faire quelque chose avec ces coquillages tout en ignorant quoi. Peut-être un monticule? Les placer en cercles ou en faire un genre de monument à la mémoire de tous ces enfants? Mais voilà qu’à l’heure ou j’écris ces lignes, je n’ai que mon intuition, si peu et beaucoup à la fois… Mon premier réflexe est d’en prendre pour en ramener chez moi; ils sont si beaux! Tous pareils et différents à la fois. Je pourrais en faire quelque chose d’artistique mais j’hésite. Une petite vois me dit: « Juste un »… Alors, respectueusement, je laisse mon coeur n’en choisir qu’un seul. Nous repartons alors, n’ayant trouvé nulle autre alternative que d’entrer sur cette « rue de l’église », cet endroit vague qui nous indiquera possiblement un tout autre chemin à suivre.

Presque tout à côté, nous entrons dans une petite ville: Malioténam. La « rue de l’Église » enfin trouvée, il ne fallu que très peu de temps pour trouver l’endroit du pensionnat. Un terrain face à l’hôtel-de-ville, clôturé, avec pour toutes décorations des chaussures d’enfants, accrochées ça et là, bordé d’une banderole aux écrits explicites sur le drame de cet endroit. Les photos parlent d’elles-mêmes… Encore une fois le même constat: des deux endroits (le terrain vague avec les coquillages ainsi que le vrai terrain de l’ancien pensionnat) et pourtant le même sujet; comme le sens propre et le sens figuré s’entremêlant sur la même situation.

Voici ce que raconte Wikipédia au sujet de la naissance du village de Maliotenam (ou Mani-utenam, c’est selon):

« La réserve de Mani-utenam  (Maliotenam ou Village de Marie), fut créée en 1949 par le gouvernement canadien qui souhaitait à l’époque que la vaste communauté Innue vienne s’y établir, ce qui ne fut pas le cas, nombreux innus préférant rester sur les terres ancestrales de Uashat, alors que d’autres choisirent de s’établir au village de Moisie. Maliotenam a une superficie de 527 hectares. La langue maternelle est l’Innu et la langue seconde est le français. »

En fouillant sur le sujet, je tombe sur une photo d’un autre pensionnat autochtone, en Saskatchewan. On y explique le détails de la photo; celui-ci plus crédible et véridique que l’explication de la création de Maliotenam et de son pensionnat.

« Qu’Appelle Indian Residentiel School » , Saskatchewan, vers 1885. Des parents autochtones campaient à l’extérieur des portes de l’école pour rendre visite à leurs enfants car la loi leur interdisait de retirer leurs enfants de l’école. Cette photographie a paru dans le rapport annuel de 1895 du Ministère des affaires indiennes.

Quelque chose m’échappe dans cette histoire. Comment pouvait-on obliger et garder les enfants comme pensionnaires tout en incitant les parents à vivre à proximité? Quel aurait alors été l’intérêt de les garder comme pensionnaires? Alors que la plupart des pensionnats sont plutôt bien en retrait des villes, cachés à l’abri des regards et loin de tous, comment expliquer que celui-ci ait été bâti avec l’intention d’inciter les parents Innus à venir s’installer et créer un village? Se pourrait-il alors que le pensionnat ait été bâti et que des parents aient décidé de venir s’y installer tout près, tentant de se rapprocher de leurs enfants qu’ils ne pouvaient voir alors que rarement ou pas du tout? 

Tant de questions demeurent sans réponses dans mon coeur, je n’ose alors imaginer toutes ces questions sans réponses dans le coeur des parents. Cette immense page de notre histoire collective nous appartient à tous, nous en sommes aussi responsables puisque nous sommes tous interreliés et qu’elle fait partie de notre patrimoine. Ne rejetons pas ces pages de ce passé très récent mais plutôt donnons-lui toute la place qu’il mérite. Laissons parler cette partie de notre histoire, laissons-la exister. Accueillons-la avec respect, recevons-la avec honneur car c’est bien le minimum que l’on puisse faire, reconnaître ces parties de nous-mêmes avec humilité, amour et bienveillance. Ainsi, chacun de nous participerons à ce phénomène de guérison émotionnelle qui concerne le collectif humain, le NOUS au grand complet. 

Bonne réflexion, bonne guérison…